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Une production agricole et une consommation locales et durables

Nos modes de vie, de production et de consommation engendrent une utilisation excessive des ressources naturelles. Le climat, la biodiversité et les équilibres naturels sont affectés par ces comportements anthropiques. Les prochaines décennies s’annoncent décisives pour engager une transition vers des modes de production et de consommation économes en ressources et plus respectueux de l’environnement et des personnes. L’agriculture de demain devra être locale, diversifiée et résiliente. Cela passe par la mise en place d’une infrastructure agricole de qualité, coordonnée avec les autres usages et fonctions du territoire.

Garantir l’accès à une alimentation de proximité

De quoi parle-t-on ?

L’accès à une alimentation équilibrée et durable pour toute la population est un service essentiel. Il nécessite la mise en place — dans les agglomérations, villes, et villages — d’espaces dédiés aux filières alimentaires, notamment pour les produits de base comme la farine, les oléagineux, les fruits et légumes, les produits laitiers et la viande. En parallèle, lorsque les conditions le permettent, une diversification de la production et des sources de revenus de chaque exploitation est à favoriser.

1800
m2

Une surface moyenne de 1800 m2 est nécessaire pour nourrir une personne avec des produits suisses

Aujourd’hui...

La production, la transformation et la distribution de la nourriture suivent des chaînes logistiques très longues et parfois fragiles. Une part croissante de la population souhaite accéder à des produits locaux et de saison. Il en résulte un développement d’unités de vente directe à la ferme ainsi que de petites et moyennes entreprises alimentaires. La distribution des produits alimentaires de première nécessité dans les centres commerciaux est le modèle prédominant, notamment pour la rationalité et le coût des achats. À noter que les centres commerciaux ont diversifié leur offre pour se rapprocher des aspirations de leur clientèle en matière de provenance et de qualité des produits. Lorsque ces commerces sont situés en zone périurbaine, ils génèrent toutefois de nombreux déplacements individuels motorisés.

90
%

Le canton prévoit d’augmenter à 90 % la part de la population bénéficiant d’un accès aux aliments de base à moins de 3 km de son domicile

...et demain

En réponse à la croissance démographique et dans l’optique d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, des structures de vente et de transformation des produits locaux et de saison sont développées à l’intérieur des agglomérations, villes et villages. Il s’agit notamment de moulins, boucheries, laiteries, fromageries, primeurs de proximité. La mise en place d’un réseau logistique et de vente de proximité présente deux avantages. D’une part, elle diminue les déplacements et rationalise l’approvisionnement. D’autre part, elle garantit l’accès à des produits alimentaires de qualité pour l’ensemble de la population. Ce réseau offre également des débouchés de commercialisation pour les productrices et producteurs ayant mis en place une diversification agricole, comme l’accueil à la ferme ou l’agritourisme.

Agriculture de proximité

De plus en plus de personnes souhaitent accéder à des aliments produits localement, notamment pour réduire leur empreinte carbone et soutenir l’économie régionale. Cet accès est facilité par le développement des marchés fermiers et la mise en avant des produits locaux dans les magasins.

Engagements liés

Agenda 2030 VD

Cibles: 2.3 / 12.3

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Veiller à la souveraineté alimentaire décarbonée

De quoi parle-t-on ?

Les surfaces agricoles, y compris les surfaces d’assolement sont indispensables pour tendre vers la souveraineté alimentaire du canton. La résilience de l’agriculture nécessite une flexibilité dans la production et ses conditions-cadre. La prise de conscience croissante des enjeux énergétiques, sanitaires et environnementaux liés à l’alimentation a des conséquences sur le monde agricole. Dans ce contexte, privilégier des circuits courts et des produits locaux permet une alimentation à faible impact environnemental, qui favorise l'économie locale et contribue à la lutte contre les changements climatiques.

1400
l.

Une exploitation agricole consomme en moyenne 1400 litres d’équivalents diesel par année et par hectare (énergie grise comprise)

Aujourd’hui…

L’agriculture fait face à des enjeux, tant au niveau des surfaces agricoles disponibles que des nombreuses contraintes légales qui cadrent son développement. Or, la souveraineté alimentaire passe avant tout par le maintien des surfaces agricoles et la capacité de la branche à s’adapter aux nouveaux besoins et marchés. Par ailleurs, les changements climatiques ont un effet important sur l’agriculture et nécessitent d’anticiper le monde agricole de demain. La résilience des exploitations implique à la fois de pouvoir s’adapter, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux.

75
%

Près de trois quarts des sols cultivés dans le canton ont un déficit de matière organique qui péjore leur fertilité

…et demain

La souveraineté alimentaire est assurée par le maintien des surfaces et des infrastructures nécessaires à l’exploitation agricole végétale et animale, en polyculture-élevage, là où le climat le permet. Les infrastructures sont adaptées pour chaque branche de production. Les produits alimentaires sont de haute qualité et variés, tandis que leur production respecte les ressources vitales. La résilience des exploitations est assurée à la fois par le maintien des surfaces agricoles, les possibilités d’adaptation et de développement, la prise en compte des changements climatiques et l’organisation en filières ou coopératives fortes. Le système agro-alimentaire est diversifié et résilient, notamment grâce à une moindre dépendance aux énergies fossiles, à la préservation des ressources et à l’adaptation des conditions-cadre.

Potentiel pour l’agriculture

La carte des aptitudes climatiques montre le potentiel des cultures agricoles. Elle délimite les territoires propices aux principales cultures, selon leurs exigences climatiques. Cette carte permet ainsi d’identifier les zones les plus favorables à une production alimentaire durable et décarbonée.

Engagements liés

Plan sectoriel des surfaces d'assolement

Garantir un contingent de 75'800 ha de SDA.

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Plan climat VD (1ère gén.)

Mesures stratégiques: 11 / 15 / 22 / 23 / 24

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Agenda 2030 VD

Cibles: 2.1 / 2.4 / 2.5

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Développer une infrastructure agricole

De quoi parle-t-on ?

L’infrastructure agricole désigne tous les éléments nécessaires à la production de matière non transformée. Elle est composée notamment : du sol ; des habitats semi-naturels en zone agricole ; des drainages ; des réseaux d’irrigation ; des installations de télécommunication ; des chemins ; des murs ; des bâtiments et installations agricoles. Le développement de cette infrastructure vise une production résiliente et décarbonée. L’infrastructure agricole permet également de mieux coordonner et pondérer les différentes fonctions de l’espace agricole, en lien avec la gestion de l’eau, la conservation de la biodiversité, le stockage de carbone organique ou encore les loisirs.

20
%

Le canton abrite 20 % des surfaces labourées en Suisse

Aujourd'hui...

L’inventaire des éléments constituant l’infrastructure agricole est en cours d’élaboration, notamment par la mise en place d’un système d’information géographique. Celui-ci permettra, à terme, de mieux valoriser cette infrastructure comme élément structurant du territoire et de coordonner les besoins de l’agriculture avec les autres composantes du territoire, telles que l’infrastructure écologique ou celle de mobilité.

7600
km

Soit la longueur totale des chemins agricoles situés sur le territoire vaudois

…et demain

L’infrastructure agricole est définie en tenant compte de la production d’une alimentation saine, de la taille et du fonctionnement des exploitations, de la gestion des eaux, du maintien de la biodiversité, de la préservation du paysage, de la protection des sols, de la séquestration du carbone organique, de la production d’énergie ou encore du transport dans l’espace rural. Les cultures sont adaptées aux changements climatiques. Les systèmes de drainage et d’irrigation nécessaires sont adaptés, fonctionnels et prennent en compte la qualité des sols. Les chemins agricoles sont régulièrement entretenus et adaptés aux machines utilisées.

Infrastructure agricole

L’infrastructure agricole comprend les structures physiques nécessaires à la production de matières agricoles non transformées. Elle est développée et adaptée pour répondre aux besoins actuels et futurs des productrices et producteurs. Elle comprend : chemins agricoles ; téléphériques et monorails ; bâtiments ; systèmes d’adduction d’eau, d’irrigation et de drainage, etc.

Engagements liés

Agenda 2030 VD

Faire cohabiter nature et agriculture

De quoi parle-t-on ?

Les surfaces agricoles constituent 42% de la surface du territoire cantonal. Elles comprennent plusieurs milieux naturels prioritaires au niveau national, dont une grande partie est déjà inventoriée au titre de biotopes d’importance nationale. Réconcilier agriculture productive et protection des ressources constitue un enjeu majeur de l’évolution de nos systèmes de production. L’arrêt de l’effondrement de la biodiversité est essentiel pour augmenter la résilience de l’agriculture.

18
%

Des habitats semi-naturels – comme des prairies extensives, des pâturages, des haies ou des éléments boisés – se trouvent sur 18 % de la surface agricole utile

Aujourd'hui...

Les surfaces de promotion de la biodiversité ont augmenté de manière significative dans le canton pour atteindre 15% de la surface agricole utile en 2018. Les réseaux agroécologiques ont suivi une évolution similaire. En 2018, la quasi-totalité de la surface agricole utile était inclue dans un réseau. De plus, des mesures sont prises sur une grande partie du territoire pour tenter d’enrayer le recul d’espèces menacées. Ces mesures incluent notamment le maintien de 10% de surfaces non fauchées sur les prairies extensives, ou de 50% de refus dans les pâturages. Elles sont toutefois encore difficiles à appliquer dans les zones de grandes cultures. Les dizaines de mesures en relation avec la promotion de la biodiversité complexifient les processus administratifs et déresponsabilisent les agriculteurs.

+
55.8
%

Entre 2005 et 2022, les surfaces de promotion de la biodiversité ont augmenté de 55,8 %. Elles atteignent 18'107 hectares

…et demain

Les structures naturelles dans l’espace agricole, comme les arbres isolés, les bocages ou les pierriers sont préservées. Les espaces à mettre en valeur selon les objectifs environnementaux et de production alimentaire durable sont clairement identifiés. La gestion de l’infrastructure agricole et agroécologique privilégie l’autonomie et la responsabilité des paysannes et paysans. Par ailleurs, le potentiel des nouvelles technologies, y compris la mise à disposition des infrastructures numériques, par exemple pour la localisation de la faune ou le désherbage, est développé. Le paysage caractéristique de certaines régions, façonné par l’agriculture, est préservé en tenant compte de l’évolution de la faune et des conditions climatiques.

Surfaces de promotion de la biodiversité

Les surfaces de promotion de la biodiversité sont gérées et entretenues pour favoriser la cohabitation entre nature et agriculture. Cela entraîne une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires qui permet une préservation de la qualité de l’eau et de l’air favorable à la biodiversité. Ces surfaces incluent des haies, mares, clairières, friches, prairies fleuries ou encore des bandes enherbées. Des indemnités financières sont prévues pour les agricultrices et agriculteurs qui créent et gèrent ce type de surfaces.

Engagements liés

Plan climat VD (1ère gén.)

Mesures stratégiques: 9 / 16

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Agenda 2030 VD

Cibles: 2.4 / 2.5

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