Les tourbières, prairies sèches, zones alluviales et sites d'importance nationale et régionale pour la reproduction des batraciens occupent 2,9 % du territoire cantonal
Un environnement naturel préservé et renforcé
Les changements climatiques et la croissance démographique augmentent les pressions sur les milieux naturels, les espèces et les sols. Les espaces naturels, notamment ceux portés aux inventaires fédéraux et cantonaux, doivent être maintenus, protégés et mis en réseau sur l’ensemble du territoire cantonal, afin de préserver les bases essentielles à la vie. La faune et la flore disposent ainsi de surfaces suffisantes et de qualité, nécessaires à leur prospérité. Les fonctions du sol bénéficient d’une meilleure protection et les sols ayant subi des atteintes sont réhabilités. Il s’agit aussi de mieux exploiter le potentiel des espaces agricoles et forestiers, principaux milieux concernés par les enjeux de préservation et de valorisation de l’environnement naturel.
Prendre soin des sols et des milieux naturels
De quoi parle-t-on ?
Le canton de Vaud se situe à un carrefour entre les Alpes, le Plateau et le Jura. L’importance et la diversité de ses milieux naturels lui confèrent une responsabilité particulière pour la préservation de nombreuses espèces rares. Le maintien de cette biodiversité et des services qu’elle fournit — tels que la pollinisation ou la contribution à la fertilité des sols — représente un défi majeur en regard des pressions humaines et climatiques. Ce patrimoine naturel est en effet essentiel à la vie et à la qualité de notre cadre de vie. Il s’agit d’assurer la mise en valeur de tous les milieux, ainsi que la réhabilitation et la protection des milieux naturels les plus précieux portés aux inventaires. Le sol est une ressource menacée, alors qu’il répond à différents besoins vitaux, comme la production de denrées alimentaires. Il est au cœur de la transition vers une société plus durable et résiliente.
Aujourd’hui...
L’être humain occupe une place toujours plus importante sur le territoire. La pression qu’il génère sur les milieux naturels est en constante augmentation. Ses activités et leurs conséquences affectent la biodiversité : extension des surfaces construites ; mitage du territoire ; multiples pollutions, y compris sonores, lumineuses et numériques ; ou encore utilisation des ressources naturelles. Par ailleurs, la pression qu’exercent les loisirs sur les milieux naturels s’intensifie, à cause de la croissance de la population et de ses besoins en espaces de délassement. Plusieurs enjeux émergent concernant les sols, tels que : les problématiques de santé liées aux sols pollués ; la réhabilitation des sols dégradés ; le potentiel d’émissions (sols organiques) ou de séquestration de carbone ; leurs rôles comme régulateurs des évènements climatiques extrêmes.
La protection des biotopes permet de préserver 75 % des stations de plantes prioritaires des marais
...et demain
La robustesse et la résilience de tous les milieux naturels sont garanties par la valorisation d’habitats de qualité préservés, revitalisés et entretenus. Les milieux naturels dignes de protection à l’échelle cantonale, régionale ou locale sont identifiés. La pression humaine, directe ou indirecte, sur les milieux fragiles ou abritant des espèces sensibles aux dérangements est limitée, grâce à la mise en place de zones de tranquillité. Des solutions adaptées sont élaborées afin de canaliser les activités de loisirs se pratiquant en milieu naturel, telles que la randonnée pédestre, le cyclotourisme et le VTT. Les atteintes aux sols sont inventoriées et des mesures sont prises pour les réduire. Le canton devient plus résilient grâce à des sols fonctionnels.
Milieux naturels et sols
Le sol est la couche externe de la croûte terrestre à l’interface du sous-sol et de l’atmosphère. C’est un lieu d’échanges intenses de matières et d’énergie entre l’air, l’eau et les roches. À ce titre, il remplit nombre de fonctions vitales pour l’homme et la diversité des milieux naturels : il filtre l’eau potable ; tamponne les flux d’eaux de surface et limite les crues ; fournit de la nourriture, de la biomasse et est à la base de la biodiversité.
Engagements liés
Établir d’ici 2024 une stratégie cantonale globale de conservation des espèces et des milieux naturels.
Finaliser, en 2025 au plus tard, la mise en œuvre de la protection des biotopes d’importance nationale. Achever d’ici 2030 celle des biotopes d’importance régionale.
Accéder au site webOptimiser la gestion des ressources en eau
De quoi parle-t-on ?
Une pression croissante s’exerce sur les ressources en eau, sous l’effet notamment des activités humaines et des changements climatiques. Cela engendre des conflits entre les différents usages de cette ressource vitale. La complexité des systèmes hydriques nécessite une gestion intégrée des eaux, à l’échelle du bassin versant. C’est le prérequis pour garantir un équilibre des usages, une protection accrue de la nature et du paysage, ainsi qu’une meilleure coordination entre les actrices et acteurs.
Environ 20 % des cours d'eau du canton sont considérés comme très atteints, artificiels ou enterrés
Aujourd’hui...
La gestion par bassin versant prend de l’importance. Toutefois, elle manque encore de concertation et de coordination entre les actrices et acteurs concernés par la gestion de l’eau. Les structures actuelles sont insuffisamment outillées pour désamorcer les conflits entre les différents intérêts liés à l’usage des ressources en eau.
Nombre de captages d'eau potable d'intérêt public que compte le canton. Ils sont situés dans des secteurs préservés (ou zones S de protection des eaux) qui représentent environ 13 % du territoire cantonal
...et demain
La gestion des eaux est axée sur le long terme. Elle se fait au moyen de processus de concertation et de planification, ainsi que de décisions intersectorielles largement renforcées. Le bassin versant est l’espace de référence pour une gestion intégrée de la ressource en eau. Les périmètres d’action et de décision coïncident : les problèmes sont traités là où ils apparaissent. Les eaux sont d’abord gérées sur place, avant d’être acheminées ou évacuées. En milieu bâti, cette gestion participe à protéger des inondations, recharger les nappes phréatiques et favoriser la lutte contre les îlots de chaleur urbains. La gestion à l’échelle des bassins versants permet de tirer profit des synergies et des économies d’échelle. Les objectifs et mesures de gestion sont en outre périodiquement évalués et, si nécessaire, adaptés aux nouvelles conditions.
Cycle et usages de l’eau
Le cycle de l’eau est perturbé par différentes activités humaines. Ces dernières menacent à long terme la disponibilité et la qualité de la ressource eau, tout comme l’existence d’écosystèmes naturels. Une gestion intégrée des eaux à l’échelle du bassin versant est nécessaire pour coordonner les différents usages, tout en protégeant la ressource et en se prémunissant contre les dangers naturels.
Engagements liés
Protéger les eaux contre toute atteinte nuisible.
Déterminer les actions à mener et les moyens nécessaires dans les domaines des eaux de surface et souterraines ainsi que de l’assainissement des eaux.
Établir un diagnostic « eau » du canton, en vue d’identifier les déficits et proposer une vision concertée à long terme entre les actrices et acteurs principalement concernés par l’utilisation de l’eau.
Préserver la diversité biologique des forêts
De quoi parle-t-on ?
La promotion et la préservation de la biodiversité sont au cœur de la politique forestière. En effet, la forêt assure un rôle majeur dans la conservation de la biodiversité, en abritant en particulier plusieurs centaines d’espèces prioritaires. Une gestion intégrée des milieux naturels forestiers est donc essentielle pour maintenir une diversité biologique importante. S’appuyant sur les dynamiques naturelles, cette approche globale permet de limiter les coûts de gestion et de faire face aux changements, notamment climatiques.
D’ici 2030, le canton prévoit d’atteindre une part de 10 % de réserves forestières dans chaque région biogéographique
Aujourd’hui...
Plusieurs réserves forestières, îlots de vieux bois et autres espaces forestiers protégés importants pour l’écologie sont mis en place pour préserver la biodiversité ainsi que les espèces rares et menacées. Avec la pression croissante du public pour ses loisirs, les changements climatiques et les espèces exotiques envahissantes, de nouvelles menaces pèsent toutefois sur les espèces en forêt.
Part de surface forestière en îlots de sénescence que le canton prévoit d’atteindre d’ici 2030
...et demain
La forêt, comme écosystème naturel, est conservée et gérée de manière naturelle et multifonctionnelle. Des mesures ciblées sont prises en faveur de milieux ou d’espèces particulières. Cette gestion permet le maintien d’associations rares et le renforcement d’espèces emblématiques. Le territoire cantonal compte 10 % de réserves forestières dans chaque région biogéographique, ainsi que 2 % d’îlots de sénescence et trois à quatre arbres-habitats par hectare à l’échelle des arrondissements forestiers. Les plans de gestion des forêts sont mis à jour avec, comme objectif, le maintien et la promotion de la biodiversité en forêt. Les valeurs cibles pour le bois mort sont par ailleurs atteintes partout.
Connectivité pour la faune
Les vieux arbres et le bois mort sont vitaux pour un grand nombre d’espèces essentielles à l’écosystème forestier (insectes, lichens, champignons, oiseaux, etc.). Le canton promeut donc la mise en place de réserves forestières naturelles. Des arbres-habitats et îlots de sénescence sont répartis sur le territoire. Ils permettent aux espèces de se déplacer et de maintenir des échanges génétiques entre populations.
Engagements liés
Renforcer la biodiversité en forêt d’ici 2040 notamment en développant l’infrastructure écologique cantonale et en préservant les groupes d’espèces prioritaires.
Accéder au site webConcrétiser l’infrastructure écologique
De quoi parle-t-on ?
Comme il convient de planifier l’espace pour l’habitat, les infrastructures de mobilité, les activités économiques ou encore l’agriculture, il s’agit également d’assurer la survie de la flore et de la faune en réservant et en reliant les milieux nécessaires. L’infrastructure écologique est un réseau clairement défini de surfaces naturelles — ou proches de l’état naturel — et de corridors à faune. Elle répond aux besoins de développement et de déplacement de la flore et de la faune indigènes sur l’ensemble du territoire.
Plus de deux tiers (21 sur 31) des corridors à faune du canton sont perturbés par des routes et l’absence de structures facilitant le déplacement des animaux
Aujourd’hui...
Le canton procède à l’identification et à la mise sous protection des milieux naturels et corridors à faune d’importance nationale et régionale. Cependant, leur prise en compte n’est pas suffisante pour le maintien de la biodiversité. L’action sectorielle de la politique de protection de la nature montre ainsi ses limites. La mise en œuvre de l’infrastructure écologique, comme ossature centrale du maintien de la biodiversité, est fondamentale pour la préservation de la flore et de la faune sur l’ensemble du territoire cantonal.
D’ici 2030, la Confédération prévoit d’atteindre une part de 30 % du territoire national dévolu prioritairement à la conservation et la promotion de la biodiversité
...et demain
Le territoire vaudois dispose d’une infrastructure écologique robuste. Combinée à une exploitation durable des ressources naturelles, elle permet d’enrayer la perte de biodiversité, tout en assurant sa préservation et son renforcement sur le long terme. Grâce à la prise en compte de l’infrastructure écologique par les différentes politiques sectorielles, des milieux riches et variés sont préservés et résilients face aux perturbations liées à l’activité humaine. Ces milieux permettent ainsi une meilleure adaptation, notamment face aux changements climatiques, tout en contribuant au développement d’un paysage attractif.
Infrastructure écologique
L’infrastructure écologique participe au maintien de la biodiversité en garantissant des surfaces protégées et de mise en réseau permettant le déplacement des espèces et leur adaptation aux changements climatiques. Les biotopes d’importance nationale et régionale, les réserves forestières, les surfaces de promotion de la biodiversité et certains parcs urbains font partie des milieux naturels et semi-naturels qui constituent son ossature.
Engagements liés
Définir spatialement l’infrastructure écologique d’ici 2024 et planifier sa mise en œuvre d’ici 2030.
Assurer la garantie territoriale et l’état fonctionnel des corridors à faune d’importance suprarégionale et régionale.
Protéger d’ici 2030 au moins 15 à 20 % du territoire et garantir, sur ces surfaces, une gestion axée sur la conservation de leurs valeurs naturelles.
Accéder au site web